N3 : LE PCHB ONDULE CHEZ EU

Pour nos réservistes, les voyages sur les bords de la Manche se suivent et, fort heureusement, ne se ressemblent pas. Après la grosse désillusion de Calais, il y a deux semaines, c'est à Eu, dans la banlieue du Tréport, que les hommes de Michael Durand avaient rendez-vous pour la 19e journée de championnat. L'objectif était clair: rebondir suite à la récente défaite subie à domicile face à Abbeville.

Vagues submersives

Dès l'entame de la rencontre, les maritimes, plutôt mal classés et habitués à subir de fortes bourrasques, devaient faire face à une tempête pontelloise de force 7, doublée d'un gros coefficient de marée offensive auquel ils furent incapables de résister.

Les Ciel-et-marine débutaient la rencontre tambour battant, provoquant au passage la mise en sourdine de la très bruyante grosse caisse locale. Les Eudois voyaient déferler d'incessantes vagues bleues sur leurs cages, qui submergeaient leur défense très perméable (3-9 à la 11ème minute). Puis, ne pouvant s'opposer efficacement à cette houle bien trop violente pour eux, les locaux prenaient totalement le bouillon, encaissant un tsunami de buts en quelques minutes (5-16 à la 20ème).

À l'inverse de leurs hôtes, ce premier tiers du match se révélait très favorable et tranquille pour les Seine-et-Marnais, qui pouvaient logiquement hisser le drapeau vert sur leur banc. La dizaine de supporters pontellois, confortablement installés dans les gradins très bien garnis du gymnase municipal d'Eu, pensait pouvoir naviguer tranquillement du regard sur cette rencontre largement déséquilibrée. Mais nul n'ignore que sur le littoral, les conditions de vent peuvent très vite changer...

Marée basse...

L'occasion était belle pour faire tourner l'effectif et donner du temps de jeu aux remplaçants du jour. "Nous n'avons pas fait les changements trop tôt, mais trop de changements d'un coup", admettra Thomas Gineys, le coach-adjoint pontellois, au terme de la rencontre. Car le Pchb et ses suiveurs allaient en fait connaître une fin de première période difficile...

Suite à de nombreuses pertes de balle et un manque de rigueur dans l'organisation défensive, les joueurs du 77 allaient permettre aux Rouges de sortir la tête de l'eau. Le kop normand reprenait de la voix et son chef d'orchestre tambourinait à nouveau de plus belle, ce qui galvanisait quelque peu le Sept local qui se remettait tout doucement à y croire. Ainsi, l'écart se réduisait progressivement et les deux formations regagnaient finalement les vestiaires sur le score de 13 à 18. Inespéré pour Eu.

Guillaume le Conquérant 

Au retour de la pause, les titulaires pontellois reprenaient leur place sur le Gerflor. Mais pour autant, la tâche fut bien plus difficile qu'en début de match, face à des Eudois qui avaient échappé à la noyade et qui avaient repris espoir. Ainsi, Pierre Guillaumat et ses équipiers allaient devoir s'employer pour inverser la tendance, car les descendants des Vikings comptaient bien reconquérir leur territoire.

De fait, l'opposition était plutôt équilibrée dans les premières minutes, durant lesquelles le Pchb parvenait à maintenir un écart qui s'était tout de même un peu réduit (20-23 à la 42ème). Le raz-de-marée pontellois allait alors se remettre en action, sous l'impulsion d'un Guillaume Leyssens au bras droit aiguisé comme l'épée de Rollon. Précis, le puissant arrière gauche seine-et-marnais déchirait les filets adverses à quatre reprises, tandis qu'à l'autre bout du terrain Mathieu Richard, auteur d'une très belle prestation avec 18 arrêts, enchaînait les parades.

La logique respectée 

Peu à peu, la hiérarchie handballistique et la logique reprenaient leurs droits. Fatigués et sonnés par le réveil pontellois, les Normands n'avaient plus les ressources pour faire face à la dernière déferlante des Franciliens. Toutes voiles dehors, ces derniers pouvaient enfin terminer la rencontre en toute quiétude après avoir frôlé l'avarie. Score final: 24-35.

La prochaine rencontre opposera le Pchb à Bousbecque, lanterne rouge au classement, le samedi 26 à 19h00, dans l'enceinte de l'Espace Roger Boisramé. Espérons que Maxime Leroux et ses coéquipiers pourront voguer plus paisiblement vers la victoire, sur une mer étale...