Dans la salle d'audience Roger Boisramé, où chaque fait est scruté à la loupe, les officiels de table ont rendu leur verdict : déclarés non coupables de l'accusation d'abus de défense hermétique dont ils faisaient l'objet, les Pontellois, meilleure défense du championnat, se sont imposés face aux requérants calaisiens sur le score de 26 à 20. Un procès sportif qui fut justement marqué par une défense implacable, digne des plus belles plaidoiries.
Dès le coup d’envoi, les Ciel-et-marine établirent leur juridiction sur le terrain. Emmenés par le pivot Ilies Bouguerra, véritable procureur de la défense, les Pontellois multiplièrent les interventions décisives, bloquant l'argumentaire des visiteurs avec force et vigueur. Fort heureusement pour la partie adverse, son gardien, en juge impartial, se rendait coupable de plusieurs arrêts cruciaux, maintenant l’équilibre du match, alors même que l’attaque des siens etait mise en accusation.
Le rebondissement de l'affaire
Le tournant des débats survint en fin de seconde période, lorsque la défense bleue resserra ses rangs, ne laissant plus aucune échappatoire aux attaquants nordistes. Les interruptions de séance incessantes, ordonnées par les deux bâtonniers du jour, exigeant un essuyage régulier de la surface d'opposition qui cassait le rythme de la rencontre, n'y feront rien pour les valeureux demandeurs. Ces derniers, sous pression, avaient commis de trop nombreuses infractions aux lois du jeu et multipliaient les vices de procédure sur le plan technique, offrant ainsi des contre-attaques à leurs hôtes. Guillaume Leyssens et Maxime Leroux, en bons avocats de l’attaque, faisant fi des obligations de discrétion, profitèrent allègrement de ces erreurs pour plaider en faveur de leur équipe et creuser un écart définitif.
La solidité défensive des Bleus a été mise à l’épreuve, mais ils ont tenu bon. Le dernier fait marquant des Calaisiens se produisit à la 47ème minute, après une énième interruption du jeu, lorsqu'ils marquèrent leur vingtième but, avant d'être condamnés à 13 minutes de stérilité (20-20).
Une assistance remarquée
Durant les débats, faisant face au jury populaire, un groupe fit une entrée remarquée et remarquable au perchoir. Un public pour le moins singulier puisque que les aînés du groupe professionnel s'étaient donné rendez-vous à Boisramé pour pousser et soutenir leurs cadets. Sous l'impulsion d'Adrien Chaudanson et de son porte-voix, cette bande déchaînée avait décidé de se faire entendre, créant une ambiance chaude et chaleureuse que l'auditoire apprécia à sa juste mesure. Et qui poussa nos réservistes à batailler de toutes leurs forces.
À l'annonce du verdict, c'est un public rempli de joie qui a fêté la relaxe de ses protégés, blanchis des accusations qui planaient au-dessus de leur tête. La défense a gagné, les prévenus purent s'enlacer, exprimer leur satisfaction devant une tribune copieusement garnie, et empocher trois points en guise de dommages et intérêts.
La plaidoirie de Maître Durand
À la fin du match, l’entraîneur emblématique de la réserve a pris la parole pour louer les qualités défensives de son équipe et justifier sa stratégie : “Mesdames et Messieurs, si nous avons remporté cette victoire devant vous aujourd’hui, c’est grâce à une défense de fer. Chaque joueur a su se montrer à la hauteur pour atteindre ce niveau de cohésion et de discipline. Mes hommes ont fait preuve d’une détermination sans faille, contrecarrant les velléités offensives adverses avec rigueur. Cette victoire est le fruit d’un effort collectif, où chacun a joué son rôle à la perfection. Nous avons prouvé que, même face à une équipe aussi talentueuse, une défense solide peut faire la différence. Oui, cet après-midi, mesdames et messieurs, la meilleure attaque, ce fut la défense !”
Libérés à l'issue de cette rencontre rythmée et engagée, Pierre Guillaumat et les siens ont gagné le droit d'aller défier Abbeville. Face au leader invaincu de la poule, Maître Durand et ses assesseurs espèrent bien frapper un grand coup. Et que le marteau qui s'abattra après les soixante minutes de ce nouveau débat, fera résonner le bruit de la victoire.